Le volontariat: une plate-forme d'échanges

01 June 2000

Volontaires Internationaux de Conférences (ICV) pratique une nouvelle forme de volontariat: cette ONG offre un soutien logistique à des organisateurs de conférences à but non lucratif. Ces conférences deviennent alors un lieu de rencontre entre délégués et volontaires de tous âges et de tous horizons. 

Pouvez-vous caractériser le volontaire type?

Je ne suis pas sûre qu'on puisse parler d'un volontaire type, car les volontaires qui participent à nos projets viennent des quatre coins du monde et ont des vécus très divers. Les plus jeunes sont encore en formation. Les plus âgés ont déjà achevé leur carrière professionnelle et sont à la retraite. Ce qui les réunit tous, c'est plutôt leurs motivations. En effet, tous souhaitent contribuer bénévolement à un événement social. Pour beaucoup, le volontariat est un geste de solidarité. Le volontariat, c'est également une chance unique d'acquérir de l'expérience dans un milieu international et de vivre des événements importants en direct. Pour les jeunes, participer à ce genre d'événements est souvent l'occasion de tester sur le terrain des compétences ou des connaissances acquises durant leurs études. C'est aussi la possibilité de trouver des nouvelles ouvertures, des challenges, des contacts et des amitiés. 

Quel âge, quel sexe et quelle formation ont vos volontaires?

Le volontaire le plus âgé a 79 ans, le plus jeune vient d'avoir 16 ans. Les équipes sont très souvent "intergénérationnelles": les plus expérimentés aident les plus jeunes et vice versa. Certains postes requièrent des qualifications et des compétences spécifiques, pour d'autres, la bonne volonté et quelques notions d'anglais suffisent. Dans certaines équipes, il est possible de trouver un étudiant, une femme au foyer, un professionnel travaillant dans une organisation internationale et un retraité. Le niveau de formation varie donc beaucoup. Je dirais que nous avons un pourcentage important d'universitaires, mais aussi des gens qui n'ont peut-être jamais terminé une formation. Cette diversité est précisément la clé pour des échanges riches entre volontaires et délégués. Quant à la répartition hommes-femmes, environ 65% de nos volontaires sont des femmes et 35% des hommes. 

Où et comment trouvez-vous vos volontaires?

Pour les petits projets, nous recevons suffisamment d'offres spontanées de volontaires. En revanche, si nous devons recruter plusieurs centaines de volontaires pour un même projet, nous faisons des appels dans la presse. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les écoles genevoises.  

Vos volontaires apportent-ils avec eux la motivation et l'expérience propres à leur permettre une préparation des gens à de tels projets, au travers d'un entraînement de court terme?

Oui. Chaque volontaire apporte son "bagage personnel" qui comprend à la fois ses motivations, ses expériences et ses connaissances techniques, telles que les compétences linguistiques et en informatique. La formation proposée aux volontaires leur permet d'appliquer leurs connaissances lors de la conférence ou de l'événement auquel ils participent.

Il y a sur le marché de grandes firmes internationales qui apportent, en de telles circonstances, beaucoup de savoir et une grande expérience. Acceptez-vous le défi de rivaliser ainsi dans cet ordre de grandeur?

Oui, d'une certaine manière. Mais contrairement aux services proposés par les agences traditionnelles, nos services sont exclusivement destinés à des conférences à but non lucratif. Ces dernières disposent très souvent des budgets extrêmement limités, ce qui ne leur permet pas d'engager suffisamment de personnel pour assurer le bon fonctionnement d'un événement. Pour cette raison, elles dépendent de l'aide de volontaires. Nos services permettent également d'introduire une dimension " humaine " et d'impliquer la population locale qui a dès lors la possibilité de mieux connaître des sujets brûlants tels que la liberté de la presse, les problèmes liés aux VIH/SIDA ou encore le travail des enfants. De plus, notre programme de logement chez l'habitant offre à la population locale la possibilité d'accueillir des délégués de pays en voie de développement et des volontaires internationaux. 

Quelles conférences internationales avez-vous organisé jusqu'à présent, où avaient-elles lieu et avec quel but?

Nous avons commencé nos activités en 1997 avec le 12e Congrès mondial du SIDA, pour lequel nous avons recruté 850 volontaires. Parmi les autres projets auxquels nous avons participé, nous comptons notamment la 10e Conférence internationale sur la réduction des risques liés aux drogues, la Marche mondiale contre le travail des enfants, le 2e Forum de l'alliance des villes contre la pauvreté et la Conférence internationale de la liberté de la presse. Jusqu'à ce jour, nos volontaires ont effectué quelque 24'000 heures de travail. 

Durant l'année passée, de combien de conférences vous êtes-vous occupé et combien y en aura-t-il à nouveau cette année? Sont-ce toujours les mêmes conférences?

Onze. Je m'attends à une quinzaine de manifestations pour cette année. Depuis le début de l'année, nous en avons organisé cinq, dont quatre à Genève et une à Jersey, île de la Manche. Les projets à venir comprennent le Sommet mondial pour le développement social (Genève) et la XIII Conférence mondiale sur le SIDA (Durban, Afrique du sud).

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