"J'ai écrit des rapports sur différents sujets et j'ai beaucoup appris," témoigne Maria Lazarte, diplômée de Londres en relations internationales et en anthropologie et vivant désormais à Genève. "C'était ma première expérience en tant que rapporteur volontaire et ça m'a plutôt plu." Une chose l'a particulièrement frappée: la différence entre le travail des Nations Unies (négociations politiques) et les ONG, dont l'expérience est solidement ancrée dans la société. Ce que Stefan Roesch a constaté lui aussi: "C'était très intéressant de pouvoir voir tout cela de mes propres yeux au lieu de le lire dans les journaux", dit-il.
Maria et Stefan envisagent tous les deux de devenir journalistes, et ils ont beaucoup apprécié cette expérience. Etudiant en troisième année dans différents domaines comme le droit international, Stefan s'est rendu compte qu'il n'était cependant pas si facile d'écrire des rapports. "Ca prenait beaucoup de temps, car je faisais des recherches sur le sujet avant d'écrire", a-t-il expliqué. En même temps, les rapports doivent être écrits rapidement afin que le bulletin de nouvelles en ligne ngoCHR.org soit maintenu le plus à jour possible.
Mais Stefan peut se rassurer: les volontaires ont reçu beaucoup de compliments. De la part de leur éditeur Sarah Webborn par exemple, qui a dit que la qualité des rapports en anglais était en général très bonne. Et de la part de Philippe Dam, coordinateur des volontaires de CONGO, l'organisation réunissant les ONG affiliées à l'ONU et en collaboration avec qui ICVolontaires et MCART ont mis en place ngoCHR.org. "Bien que beaucoup de volontaires n'aient disposé d'aucune expérience dans le domaine des Droits humains, ils ont fait preuve d'un intérêt et d'un engagement comparables à ceux de nos propres stagiaires et employés, et ont apporté des compétences et des intérêts complémentaires", a-t-il déclaré. "En-semble, nous avons pu fournir une très bonne couverture. En effet, le site web ngoCHR.org était le seul à couvrir abondamment la Commission et les événements secondaires, y compris les déclarations officielles de la Commission et quantité d'informations complémentaires. Il est très important que toutes ces informations sortent du Palais des Nations."
Philippe a été également très satisfait du grand nombre de volontaires, ce qui a laissé le temps aux rapporteurs de réaliser des interviews et des rapports dans différentes langues (anglais, français, espagnol). Il n'y a qu'une chose qu'il aimerait améliorer: l'origine géographique des volontaires. Il serait bien d'avoir encore plus de volontaires d'Asie et d'Afrique. Avec l'élargissement d'ICV, ce devrait être chose faite à l'avenir.
Oh, il faudrait peut-être encore réfléchir à autre chose: les volontaires auraient aimé avoir plus d'occasions pour rencontrer leurs camarades et apprendre à se connaître. Tous leurs engagements les obligeaient souvent à passer rapidement les uns à côté des autres, ont-ils déclaré. Les quelques soirées organisées ont été fortement appréciées. Eh bien, avec plaisir -- ICVolontaires est toujours prête à s'améliorer! (CS)
Par Corine Schouten
Les rapporteurs de conférence d'ICVolontaires apportent aux conférences quelque chose d'important que beaucoup de rapporteurs professionnels ont perdu: une grande motivation et une nouvelle perspective. Avec près de dix ans d'expérience dans la mise en contact d'organisations à but non lucratif impliquées dans une conférence et avec des rapporteurs volontaires, ICVolontaires parvient à satisfaire les deux parties.
Tout a commencé avec la 12ème Conférence Mondiale du SIDA à la fin des années 90, où une équipe de rapporteurs volontaires a travaillé main dans la main avec InfoLink et MCART, responsables du service interne des rapports en couvrant les nombreuses sessions de l'événement. Ce même partenariat réunit désormais des rapporteurs d'ICV pour couvrir fin mai le Forum International de Montréal au Canada qui se concentrera sur la gouvernance mondiale et la démocratie.
Et cette année, c'est la troisième fois qu'ICVolontaires envoyait des rapporteurs volontaires à la réunion annuelle de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève pour travailler en partenariat avec la Conférence des ONG ayant des Relations Consultatives avec les Nations Unies (CONGO).
Au fil des ans, ICVolontaires et MCART ont développé un système et une expérience dans le domaine des rapports en formant des rapporteurs volontaires à rédiger des résumés, des articles et des interviews. Les volontaires fournissent le contenu pour un service de nouvelles en ligne qui peut servir de base pour les rapports finaux de conférence sur support imprimé ou CD-ROM.
Mais les volontaires apportent davantage que la rédaction de textes, bien que ce soit leur activité principale: ils comblent plusieurs lacunes importantes. Par exemple, pour les ONG voulant participer à la Commission des Droits de l'Homme et ne pouvant pas envoyer des délégués dans chaque session, mais qui veulent toujours être informées. Certaines organisations n'ont même pas l'argent pour envoyer quelqu'un. Le service de nouvelles des volontaires leur permet de savoir ce qui se passe malgré ces contraintes.
Selon Rik Panganiban, Coordinateur de la Communication de CONGO, les rapporteurs d'ICV ne font pas que combler des lacunes de budget, ils apportent aussi beaucoup d'extras. Ils s'engagent par exemple à suivre des sessions entières, ce que le personnel d'une ONG venant avec un but très précis ne peut souvent pas faire, et encore moins des journalistes professionnels... "Nous pouvons vraiment compter sur les volontaires", souligne Rik. "En général, ils sont avides d'expérience et ont un désir fort de satisfaire et suivent très bien les instructions.
La plupart des volontaires ne sont pas des experts du sujet de la conférence: dans certaines cas, leurs analyses doivent être modifiées un peu. Mais à vrai dire, cela sert aussi à quelque chose. Certaines de nos ONG se concentrent sur le travail de terrain ou n'ont pas beaucoup d'expérience avec la Commission des Droits de l'Homme et ont besoin de plus d'informations. Notre défi est toujours de servir un public expert et non-expert, et comme les volontaires ont souvent les mêmes questions que les précédents, leur regard est très utile."
A vrai dire, "l'ignorance" relative des volontaires est un point fort, affirme Randy Schmieder, Directeur de MCART. "Les journalistes professionnels sont limités par les contraintes de leur domaine. Ils ne peuvent pas toujours rapporter les choses selon leur point de vue de peur de perdre leur travail. Les rapporteurs volontaires, en revanche, sont plus libres de rapporter objectivement. Ils ont certes une certaine ignorance, mais ça peut finalement être une bonne chose. Si vous connaissez un sujet à fond, cela peut vous rendre partial."
Enfin, les rapporteurs ne seraient pas vol-ontaires s'ils n'avaient pas déjà quelques aptitudes et n'étaient pas extrêmement intéressés: beaucoup d'entre eux sont des étudiants pour lesquels cela représente un excellent moyen de découvrir les choses depuis les coulisses.
Randy de MCART: "Je suis toujours impressionné par le professionnalisme des volontaires. C'est fou ce que l'on peut faire avec des gens motivés."