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2008 sera-ce l'Année Internationale des Langues? Pour l'instant, c'est une proposition faite à l'Assemblée générale des Nations Unies par le gouvernement de l'Autriche. Cette proposition doit encore être validée.
Une telle année serait d'une grande importance et symbolique pour les langues du monde, dont, il est estimé, un tiers est condamné à disparaître au court du présent siècle. Les organisations travaillant dans le domaine des langues ne se sont cependant pas arrêtées pour attendre la décision formelle des Nations Unies.
Fondé dans le cadre du Sommet Mondial sur la Société de l'Information (SMSI) à Tunis en novembre 2005, le Réseau Mondial pour la Diversité Linguistique a formellement été lancé le 21 février 2006 à l'UNESCO à Paris, à l'occasion de la Journée Mondiale de la Langue Maternelle. Un an plus tard, le 19 février 2007 à Barcelone, le nouveau Réseau - dont ICVolontaires assure le Secrétariat avec Linguamón, Maison des Langues - a réuni pour la première fois son Comité exécutif.
Cette réunion a permis de formaliser les bases du Réseau. Résultat: il a maintenant un nom, des statuts et un siège. Proposé par son initiateur et président, Adama Samassékou, le nom retenu pour le Réseau est "Maaya" ce qui signifie "Humanitude" en Bambara, l'une des langues parlées au Mali. Quant au siège officiel, il se trouvera à Genève, accueilli dans les locaux d'ICVolontaires.
Un réseau de réseaux, un catalyseur et incubateur ayant pour objectif de valoriser et de promouvoir les langues du monde comme fondement de l'unicité de la communication humaine, Maaya réunit différentes institutions, dont l'Académie Africaine des Langues, Funredes, ICVolontaires, Linguamón, le Linguasphere Observatory, le Lanugage Observatory Project du Japon, l'Union Latine, et SIL International, ainsi que trois organisations inter-gouvernamentales, l'UNESCO, l'Union Internationale des Télécommunications et l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Les objectifs? Maaya est né pour encourager gouvernements, institutions et la société civile à adopter des mesures favorisant un multilinguisme équitable, pour promouvoir une éducation bi- et/ou multilingue, pour développer des logiciels libres au soutien de la diversité linguistique et culturelle et, enfin, pour défendre de manière plus générale la liberté d'expression.
De plus, le Réseau cherche à favoriser le multilinguisme dans le cyberespace et à créer et à partager les ressources linguistiques, par exemple à travers la diffusion, dans un maximum de langues, de documents clés, tels que la Convention du Droit de l'Enfant.
Maaya vient de naître. Son travail n'est que dans ses débuts. Mais il sera emmené à mener des projets et à occuper un rôle de plateforme d'échange et de partage, à l'ère de la société des savoirs partagés, où les technologies offrent d'une part un formidable potentiel pour les langues, mais aussi un risque, dans la mesure où à ce jour seule une petite minorité des 6000 langues parlées dans le monde sont disponibles dans le cyberespace.
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