Espagne: Dialogue lié à l'Afrique15 janvier 2008 En novembre et décembre 2007, ICVoluntaris-Barcelona a mobilisé plus de 60 interprètes volontaires pour faciliter le dialogue lié à l'Afrique. Les sujets étaient stimulants, pertinents et d'actualités, mais relativement épineux. Comment renforcer les liens et améliorer la coopération entre l'Afrique et l'Occident? Comment établir de nouvelles modalités de dialogue entre Israéliens et Palestiniens? Les conclusions des deux événements donnent des éléments de réponse pour la création d'un dialogue au-delà des belles paroles et des beau discours. Comment établir un vrai dialogue?Le Congrès International Afrique et Occident, qui a eu lieu à Huelva, en Andalousie, du 14 au 16 novembre 2007 a réuni parmi les participants, le Coprésident de l'Alliance des Civilisations des Nations Unies, Federico Mayor Zaragoza, le Politologue et Directeur de l'Instituto de Estudios e Investigación de la Europa Mediterránea, Sami Naïr, essayiste, ancien député européen et grand promoteur du co-développement, et l'ancien Ministre de la Culture et du Tourisme du Mali, Représentante du Forum Social Mondial de Nairobi et professeur d'Université Aminata Traoré, entre autres. Selon les organisateurs, le but du Congrès était d'établir de nouvelle formes de communication pour l'Afrique, "afin que le dialogue soit horizontal, ainsi donnant la possibilité aux Africains de prendre activement part dans les discussions et leur permettant d'influencer le processus de changement et de développement, étant ceux qui connaissent le mieux les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui." A l'occasion de son discours d'ouverture, Aminata Traoré a partagé sa vision de l'Afrique menée par ceux qui sont prêts à assumer des responsabilités: une Afrique jeune, riche en possibilités. Mme Traoré est l'une des voix intellectuelles fortes plaidant pour une Afrique alternative en opposition à la mondialisation sauvage. Elle est convaincue que les bons exemples peuvent inciter d'autres à suivre ces expériences, avec un slogan à l'appui: "micro résistance plutôt que macro domination." Un autre moment fort a été le discours énergétique de Omali Yeshitela, Président d'African Socialist International, qui a lutté pendant de nombreuses années pour Une Afrique! Une Nation! Deux séries d'ateliers ont donné le lieu à une plateforme de dialogue liée à la communication entre deux cultures, entre deux espaces physiques. L'atelier a montré que le dialogue, bien qu'il soit possible, avec des conclusions et résultats concrets, n'est pas facile. " Pour que le dialogue existe réellement, il est nécessaire d'avoir deux parties," a dit Maria Vila, Coordinatrice d'ICVoluntari(o)s-Barcelona. "A mon avis, le Congrès était bien représenté pour le côté africain, avec une présence active de figures importantes. Cependant, les occidentaux étaient sous-représentés. En effet, les orateurs, très occupés, sont venus pour donner leur discours mais ne semblaient souvent pas avoir le temps de rester pour écouter les autres. Quant aux étudiants, ils semblaient quelque peu passifs, peut-être à tort, donnant l'impression qu'ils attendaient seulement la fin de la session, de sorte qu'ils puissent se faire créditer un module de cours." Maria Vila s'est demandée: "le Congrès, serait-ce le reflet du dialogue Africano-Occidental actuel? Car, si tel était le cas, l'Afrique est vivante, ses représentants ont éveillé l'intérêt des Européens et les ont encouragé à élargir leurs perspectives au-delà de leur horizon immédiat." L'une des questions qui a émané des débats est: comment est-il possible de cultiver le dialogue au-delà des bonnes intentions? Un échange caractérisé par des actions concrètes? Est c'est là où se pose une question pertinente à savoir comment est-il possible de créer des opportunités pour des jeunes Africains qui aimeraient rester dans leurs pays, voir leur continent se développer et son identité économique et culturelle prospérer? Une Afrique qui existe d'ores et déjà aux yeux des orateurs et des invités du Congrès Une Afrique à laquelle ces derniers croient. Quant à l'équipe des volontaires, John Moorhead, interprète, relate son expérience: "C'était un vrai privilège et un plaisir de travailler avec mes collègues interprètes volontaires qui sont venus de toute L'Espagne et de l'Europe entière pour assurer l'interprétation de cet événement important, (du et vers l'anglais, le français et l'espagnol). Un grand merci à Maria Vila qui a travaillé d'arrache pied pour répondre aux besoins des interprètes même si le dispositif technique des cabines n'était pas toujours adapté à l'interprétation en trois langues. J'ai également apprécié l'hospitalité et la cordialité des organisateurs et des participants qui nous ont remercié à de nombreuses reprises pour l'interprétation que nous avons assurée de sorte qu'une communication puisse être possible entre personnes ne parlant pas la même langue". Forum pour la Paix au Moyen-Orient: 54 interprètes mobilisésLe Forum pour la Paix au Moyen-Orient, préparé à Madrid et prévu du 14 au 16 décembre 2007 avait pour objectif de créer un espace de dialogue pour la société civile de sorte que cette dernière puisse cultiver la création d'un mouvement pour une paix au Moyen-Orient. Soutenu par le Ayuntamiento de Alcorcón, Fuenlabrada, Getafe, Leganés, Paria, le Forum Social de Madrid, ainsi que les organisations de la société civile de Palestine, d'Israël, d'Iraq et d'autres pays du Moyen-Orient, l'idée du Forum était de constituer un fait politique en soi en proposant une vision alternative d'une paix qui serait basée sur le multilatéralisme, le droit international et le droit des personnes à l'auto-détermination. Les jours précédant le Forum, l'ambiance était tendue, avec de multiples changements de programme et de nombreuses difficultés de toutes sortes. Durant les préparations de l'événement, l'équipe d'ICV s'est concentrée sur l'arrivée des interprètes et a laissé de côté les différences politiques, résolution, qui bien entendu ne dépendait pas d'elle. Le vendredi 14 décembre était un jour difficile: les délégations palestiniennes, libanaises et syriennes ont annulé leur participation. Au final,et à cause de pressions de dernière minute, toutes les délégations officielles ont décidé de ne pas valider l'ordre du jour proposé, ce qui par conséquent a mené à l'annulation du Forum par l'organisateur, le Forum Social de Madrid. Certaines délégations ont décidé de tenir les ateliers de façon alternative, dans l'espace proposé par l'Asociación Haydée SantamarÃa, in Leganés. La majorité, des 54 interprètes volontaires mobilisés par ICVolontarios-Barcelona qui s'étaient déplacés pour communiquer et contribuer à rendre possible la paix, était très désolée de retrouver les "difficultés ancestrales de mettre un dialogue en place" dans l'organisation même d'un tel évènement. Cependant, autant que nos interprètes l'auraient souhaité et auraient été partants pour contribuer au Forum, il n'y a pas de paix sans dialogue, ni de dialogue sans interlocuteurs. Dans les mots de Maria: "la première condition de la paix c'est d'écouter les différents points de vue". Elle a conclu: "vu qu'il s'agissait d'une initiative de la société civile, nous sommes tous rentrés chez nous avec le sentiment que la paix au Moyen-Orient est encore bien loin et qu'elle ne sera pas facile à atteindre". Publié: 2007-12-29 Mis à jour: 2008-2-08 |