Savoir agir en cas de crises humanitairesAid & Trade 08 31 janvier 2008 Une nouvelle fois la communauté du monde humanitaire s'est réunie à l'occasion de l'événement international d'Aid & Trade à Genève, en Suisse, du 29 au 30 janvier 2008. Les participants sont venus travailler en réseau, apprendre, et améliorer leurs collaborations et communication. Ils sont venus pour partager leur expérience et leur savoir dans le but d'augmenter leur efficacité pour l'aide et le soutien humanitaires internationaux. C'est pour la troisième année consécutive, qu'ICVolontaires a été impliquée dans les différents aspects d'Aid & Trade. Des volontaires ont rédigé des comptes rendus et ont documenté les conférences et les débats à travers la prise de photos et la création de vidéos. Une autre équipe de volontaires s'est chargée de l'accueil de participants et de la supervision de salles. Les correspondants des affaires étrangères de la BBC, Brian Hanrahan et Kate Adie, ont partagé leurs connaissances et ont modéré les ateliers de discussions. Les sessions ont abordé des sujets tels quels les questions liées au droit, l'ordre et la sécurité humanitaire, la planification pré-désastre, la coordination des abris, la prévention des pandémies, les partenariats pour l'aide humanitaire. Il s'agissait d'aborder aussi d'autres thèmes comme : l'amélioration de la logistique, les médias dans un contexte de crises humanitaires, le renforcement des capacités et le financement pour le développement. L'exposition des distributeurs et des organisations humanitaires était un élément important de l'événement, présentant du matériel humanitaire, des outils de formation et des exemples du travail fait sur le terrain. Renforcer la capacité en cas de crises humanitairesVoici quelques faits intéressants présentés lors des débats: 12 milliards de dollars sont dépensés chaque année pour les efforts d'aide en cas de catastrophes humanitaires. Compte tenu des effets des changements climatiques et le réchauffement de la terre, il est malheureusement peu probable que ce chiffre ne puisse diminuer, bien au contraire. 80% du budget humanitaire sont dépensés en Afrique. Cependant, très peu de produits et matériel utilisés en cas de catastrophes sont produits sur le continent. L'une des dépenses les plus importantes se fait pour le transport du dit matériel, les frais d'avion représentant une dépense colossale, a souligné M. David Dickie, Directeur exécutif d'Advance Aid (www.advanceaid.org). Les questions qui se posent dès lors sont : comment cela peut-il changer? Que peut-on faire pour créer des emplois là où les catastrophes humanitaires se produisent? L'une des réponses données par le panel qui abordait ces interrogations était le fait qu'il ne suffit pas d'intervenir une fois que la catastrophe se produit. En effet, la préparation est nécessaire. Le concept de "local hot spot" autrement dit de "points focaux stratégiques" doit entrer en ligne de compte, ainsi que le commerce durable, qui suppose que les denrées et le matériel soient stockés là où, un jour, ils seront nécessaires. La même session a montré que des désastres, tel que le tsunami, supposent une mobilisation locale importante notamment immédiatement après les faits. Seulement plus tard, l'aide internationale intervient. En pareille situation, le message clé lors d'une analyse de la situation est de développer une approche holistique. Sally Begbie, de Global Hand (www.globalhand.org), a abordé la question de la relation entre les entreprises donatrices et les organisations humanitaires. Elle a comparé une relation couronnée de succès à un mariage après un rendez-vous. Un mariage solide, espère-t-on. Et bien sûr, dans les mariages, une bonne communication est indispensable ; la bonne communication entre secteurs pour se comprendre, mais également, la communication entre le siège et le terrain. Ce n'est pas facile d'établir un schéma efficace de communication dans des situations de haute pression et de stress. Mais c'est indispensable si le but est de réduire les incompréhensions et la division et les remplacer par une compréhension réciproque, et d'utiliser des outils tels que ceux développés par Compass, une organisation à but non lucratif française Pour Jonathan Potter, Directeur exécutif de People In Aid (www.peopleinaid.org), a souligné que la gestion des ressources humaines reste un domaine marginal pour les organisations humanitaires, même si elle est absolument essentielle, que ce soit pour le travail fait avec du personnel rémunéré, des consultants engagés à court terme ou des volontaires. Construire une mémoire institutionnelle aidera une organisation à devenir plus efficace et d'apprendre de ses erreurs, en utilisant des outils et des technologies telles que les vidéos, les conférences à distance, etc. Mais bien sûr, comme l'a souligné François Grunewald de Compass "les outils sont un plus, ils ne sont jamais un substitut au contact direct." "Je suis contente de voir que nous avons réussi à améliorer notre événement d'année en année. Cette fois-ci, nous avons essayé de créer un débat autour des vraies questions plutôt que d'offrir une plateforme pour des présentations institutionnelles," a souligné Sula Bruce, Directrice de Aid & Trade International. "Et aussi, la collaboration avec l'équipe des volontaires d'ICV est plus étroite. Ils ont fait un excellent travail!" Ce renforcement des liens a également été ressenti par les volontaires. Jenni Reindel, l'une entre eux, la formulé ainsi: "je tiens juste à vous remercier pour l'excellente opportunité que vous m'avez donné en me permettant d'être volontaire pour Aid & Trade. J'ai vraiment beaucoup apprécié le fait de pouvoir assister les panélistes le mardi et étais également chanceuse d'avoir une position où je pouvais écouter les nombreux orateurs qui présentaient des choses très intéressantes. Quant à Katherine Bothager, l'un des rapporteurs de la session 'Renforcer la capacité en cas de crises humanitaires', elle a donné le feed-back suivant: "Même si durant des années j'ai aimé me porter volontaire dans mon pays, j'ai été amenée à faire un travail très simple et peu valorisant. Quand je suis arrivée à Genève, j'ai voulu continuer d'une façon ou d'une autre une activité citoyenne de volontariat et étais heureuse de rencontrer sur ma route ICVolontaires. On m'a donné la possibilité de faire un travail de niveau professionnel et j'ai pu rédiger trois comptes rendus pour la Conférence d'Aid & Trade. En plus du fait que cela me permet de poursuivre mes objectifs professionnels, j'ai pu participer à des conférences qui de surcroît me touche profondément. Cela m'a permis d'exercer mes compétences en rédaction, de rencontrer des volontaires et du personnel de conférence fantastique, sans parler des orateurs et exposants." Plus d'infos recherchées?Tous les comptes rendus de sessions rédigés par les volontaires d'ICV seront disponibles sur le site d'Aid & Trade. Vous y trouverez également la liste complète des orateurs. Quant aux photos, elles sont disponibles dans notre galerie d'/images. Publié: 2008-1-31 Mis à jour: 2008-2-07 |